BSociales-PC-18bis

Bobines sociales 2014, 11ème édition

« Να Μην Ζησουμε Σαν Δουλοι »

(Ne vivons plus comme des esclaves)

Réapproprions-nous le monde dans lequel nous vivons !

Activisme, énergie(s), fraternité, (dés)obéissance, expérimentations… La 11ème édition du Festival poursuit notre projet de représenter la réalité que recouvrent ces mots, à travers une trentaine de films documentaires qui nous la donne à voir.

La programmation 2014 fait corps avec différentes formes d’engagement et de résistance, témoigne des désirs, des doutes, et de la vitalité des luttes contre l’adversité et l’injustice. Les films sont autant de supports de réflexion et de débats, proposés à l’issue de chaque projection.

Rendez-vous dans des lieux partenaires du festival, du 2 au 6 février pour des séances gratuites «Hors les murs» et tout le week-end au Studio de l’Ermitage !

Combien ça coûte ?
Les 2, 3, 4, 5, 6 février, le festival « hors les murs » : entrée libre
Les 7, 8, 9 février, le festival « week-end à l’Ermitage » :
1 séance : 5 €
1 journée : 10 €
3 jours, le Pass : 16 €
Le 8 février, « le concert » en soirée : 8 € l’entrée

Téléchargez le programme en PDF

Le texte  de l’affiche est extrait de La religion du Capital, de Paul Lafargue, disponible sur:
http://classiques.uqac.ca/classiques/lafargue_paul/La_religion_du_capital/religion_du_capital.pdf

Dimanche 2 février – 16h // Bar restaurant « Le Lieu-Dit »
6, rue Sorbier 75020 Paris (voir le plan)


KmerRougeEtNonViolentLe Khmer rouge et le Non-Violent

Bernard Mangiante
Les Films d’Ici & Bophana Production – France – 2011 – 1h30′

Phnom-Penh 2009, Douch, ex Khmer rouge, directeur de la prison S21 de 1976 à 1978, accusé de la mort de 14 000 personnes, va être jugé devant un tribunal international. Au cours de l’instruction Douch reconnaît sa responsabilité et se dit prêt à plaider coupable. C’est dans ce contexte que François Roux, avocat, habitué à plaider des affaires de désobéissance civile, non violentes, accepte d’être commis d’office pour le défendre.
À travers une suite d’entretiens entre l’accusé et son avocat, ce film fait apparaître différentes conceptions de la responsabilité et de la culpabilité.
Mais c’est avant tout l’histoire d’un homme, François Roux, qui, en partageant ses doutes, transcende les questions de justice et interroge notre humanité : « Sommes-nous prêts à regarder Douch dans les yeux et à reconnaître en lui notre frère en humanité ? » (F. Roux lors de sa plaidoirie).

  • « Mention spéciale » au Prix Europa 2012 à Berlin 
  • Sélection Étoiles de la SCAM 2013 
  • CLION DU MEILLEUR DOCUMENTAIRE au Festival International du Film Historique de Waterloo 2013

Rencontre avec le réalisateur Bernard Mangiante

Vous pouvez vous procurez le DVD « Le Khmer rouge et le non violent » sur le site des Films d’ici : http://www.lesfilmsdici.fr/fr/catalogue/966-khmer-rouge-et-le-non-violent-le.html

Lundi 3 février – 19h30 // Centre socio-culturel Archipélia
17, rue des Envierges 75020 Paris (voir le plan)


AbeillesEtDesHommesDes abeilles et des hommes

Markus Himhoof
Kufus / Zero One Film – Distribué par Jour2fête – Suisse, Allemagne, Autriche – 2012 – 91’

Entre 50 et 90 % des abeilles ont disparu depuis quinze ans. Cette épidémie, d’une violence et d’une ampleur phénoménale, est en train de se propager de ruche en ruche sur toute la planète. Partout, le même scénario : par milliards, les abeilles quittent leurs ruches pour ne plus y revenir. Aucun cadavre à proximité. Aucun prédateur visible.
Arrivée sur Terre 60 millions d’années avant l’homme, l’Apis Mellifera (l’abeille à miel) est aussi indispensable à notre économie qu’à notre survie. Aujourd’hui, nous avons tous de quoi être préoccupés  : 80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, pas de pollinisation, donc pratiquement plus de fruits ni de légumes.
Il y a soixante ans, Einstein avait déjà insisté sur la relation de dépendance qui lie les butineuses à l’homme : « Si l’abeille disparaissait du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre. »

Discussion/débat avec Jean Lacube (apiculteur, administrateur de l’UNAF)


Mardi 4 février – 19h30 // Bar restaurant « Le Lieu-Dit »
6, rue Sorbier 75020 Paris (voir le plan)


 // LE JOURNALISME : ET VOILA LE TRAVAIL ! //

DansLaBoiteRienAfoutreDepecheMidi

Dans la boîte

Juliette Guibaud
France – 2013 – 18’13’’

L’entreprise bafouant le droit du travail et exploitant la misère humaine serait-elle au-dessus des lois ? Juliette Guibaud pénètre par effraction dans les cuisines d’un capitalisme cynique et fourbe, mais non dépourvu de complicités au sein même de la Direction générale du travail. Son directeur en l’occurrence est un homme peu regardant sur les conditions de travail faites aux personnes embauchées pour la distribution de prospectus publicitaires, c’est même tout le contraire ! Une plongée tout en malice dans l’univers impitoyable de la société Adrexo où la performance est exigée de tous les candidats, y compris les octogénaires… pour un salaire réel calculé en cadence horaire, soit un travail à la tâche normalement interdit en France !
À écouter le patron de la société Spir communication, propriétaire d’Adrexo, on est rassuré. En fait, sa société n’est pas une boîte à malices, mais bien une entreprise de réinsertion. Elle vient en aide aux plus fragiles, aux plus démunis, en leur offrant une seconde chance. Bref, le tremplin vers la réussite !

Rien à foutre

Juliette Guibaud
France – 2012 – 4’39’’

Servie par « d’heureuses circonstances », Juliette Guibaud décroche un job avec des obligations qui dérogent sur les bords aux conditions prévues par son contrat de travail. Peut-on tout accepter lorsque l’on est à la recherche d’un emploi ? Non évidemment ! Mais comment le faire entendre à ces employeurs peu regardants sur la réglementation et à quoi s’expose-t-on ?

  • Prix du public Filme ton travail ! Festival « Filmer le travail » 2012

La dépêche du midi

Juliette Guibaud
France – 2010 – 4’48’’

Portrait en creux d’un petit potentat local, cumulard patenté, député, maire, sénateur, président d’un conseil régional, président d’une communauté de communes, président d’un parti politique et « accessoirement » propriétaire d’un journal ; en résumé un type aux responsabilités écrasantes tant du point de vue politique qu’économique…
Que se passe-t-il lorsqu’une jeune journaliste vient lui rappeler quelques évidences en matière de pluralisme et d’indépendance de la presse ? Quelle conception du métier de journaliste peut bien habiter ce personnage aux manières disons… un peu rustres ?

ProfessionJournalisteProfession journaliste

Julien Despres
Anatone – France – 2012 – 66’

La logique de rentabilité à court-terme qui règne dans les médias rend-elle possible un journalisme honnête, l‘information fiable ? La nature des rapports entre presse, industrie et politique est-elle un sujet d’étude ou bien un sujet tabou dans les écoles de journalisme ? De quoi est fait le quotidien d’une ou d’un journaliste travaillant dans un groupe de presse ou pour la télévision sinon de renoncement ?
Entre témoignages, critiques et analyses, Julien Despres nous tend le miroir de sa profession où l’on voit heureusement quelques journalistes combattants-e-s relever le défi d’une information fiable, critique et sans complaisance. Ils livrent bataille au prix d’une précarité assumée, loin des sunlight et des plateaux télé devenus désormais « zone interdite » pour quiconque viole la règle du silence et de l’autocensure.

ProfessionDomestiqueProfession domestique

Julien Brygo
France – 2012- 18’

La surexploitation des travailleurs immigrés n’est plus depuis longtemps l’apanage des pays occidentaux. Beaucoup ont déjà entendu parler, par exemple, des conditions de travail éprouvantes, parfois proches de l’esclavage, que subissent dans certaines monarchies du Golfe des milliers de jeunes femmes originaires d’Asie. Depuis quelques années, le phénomène s’est « professionnalisé » au point que de véritables écoles forment au travail domestique des jeunes Philippines prêtes à émigrer, en Arabie Saoudite mais aussi à Hongkong, pour y trouver un emploi.
Chaque année, plus de cent mille Philippins prennent la route de l’exil pour œuvrer dans le secteur des services. En 1974, trente-cinq mille d’entre eux étaient embauchés à l’étranger. Trente-cinq ans plus tard, ce flux s’est transformé en un mouvement à forte dominante féminine, qui concerne officiellement plus de huit millions et demi de Philippins, soit un peu moins de 10  % de la population — et 22 % de la population en âge de travailler. En 2010, selon la Banque mondiale, les travailleurs expatriés assuraient au pays 12 % de son produit intérieur brut (PIB), grâce à quelque 21,3  milliards de dollars de transferts. Ce qui place cet archipel de 95 millions d’habitants au quatrième rang des transferts d’argent issus de l’émigration, après la Chine, l’Inde et le Mexique.
« Ces centres de formation sont la honte de notre pays », estime M. Garry Martinez, président d’honneur de l’organisation non gouvernementale (ONG) Migrante International, à Manille. « Chaque jour, on rapatrie six à dix corps d’émigrés philippins décédés pendant leur travail. C’est un déshonneur, un pays qui fait partir ses propres travailleurs à raison de quatre mille cinq cents par jour ! Les Philippines sont devenues une véritable usine à domestiques. »

Discussion/débat avec les réalisateurs Juliette GuibaudJulien Despres & Julien Brygo à l’issue de la séance


Mercredi 5 février – 18h45 // Bibliothèque Couronnes
66 Rue des Couronnes, 75020 Paris (voir le plan)


VentSableFemmeRocVents de sable, femmes de roc

Nathalie Borgers
Entre Chien et Loup – Belgique – 2009 – 1h30’

À l’extrême sud du Sahara, au Niger, vivent les Toubous, un peuple de bergers nomades. Leur vie dans ce désert impitoyable obéit à des rituels simples et immuables. Les hommes sont chameliers et les femmes restent au foyer. Mais chaque année, tout change pour les femmes Toubous avec le départ de la caravane ! Des aïeules aux plus jeunes, les femmes de la tribu entreprennent un voyage de 4 mois sur plus de 1500 km à travers le Sahara, dans la chaleur, la poussière et les tempêtes de sable pour aller cueillir des dattes et les vendre à la « ville ». Malgré la fatigue et les dangers innombrables, ce périple est aussi pour ces femmes un espace de liberté et la clé de leur indépendance économique.

  • Prix de la région au Festival International du Film d’Environnement 2010

Discussion avec la réalisatrice Nathalie Borgers après la projection


Jeudi 6 février – 20h30 // Atelier Coriandre
86 rue Gaston Lauriau, Montreuil-sous-Bois – M° Mairie de Montreuil (voir le plan)

// ENFANTS SOLDATS //


FurorFuror

Salomé Laloux Bard
Belgique – 2012 – 17’

Serge Amisi  est comédien. Enfant de la République Démocratique du Congo, il devient soldat durant la guerre entre 1997 et 2001. L’invocation de son enfance se confond dans la fureur d’un jeu théâtral où la réalité devient fiction.

EteAntonUn été avec Anton

Jasna Kranicovic
Dérives – Belgique – 2012 – 61’

Anton Belakov a 12 ans. Comme pour n’importe quel garçon de son âge, l’été devrait être le temps des expériences, des découvertes, de la joie. Mais à l’instar de 60 % des enfants russes, Anton a plutôt décidé de le passer à l’école Kaskad, un centre d’entraînement militaire, comme il en pullule en Russie depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine.
Préparations physiques, prières, conversations de chambrées, cours de maniement d’armes ou de propagande anti-tchétchène, la cinéaste Jasna Krajinovic observe sans faux-semblant le conditionnement d’une jeunesse formée à la guerre.

Rencontre avec le comédien Serge Amisi


Vendredi 7 février – 18h // Studio de l’Ermitage
8 Rue Ermitage, 75020 Paris (voir le plan)


18h // LIBERTE ? EGALITE ?? FRATERNITE ??? //

QuidamDegommeQuidam dégomme

 

Rémy Schaepman
Institut St-Geneviève – France – 2007 – 7’

À l’apparition d’un intrus dans son paysage, un homme trouve son quotidien bouleversé.
Une métaphore humoristique sur la notion de différence et d’intrusion.

AmoureuxBanPublicLes amoureux au ban public

Nicolas Ferran
France – 2012 – 1h10’

Au nom de la lutte contre les « mariages blancs » et de la « maîtrise » de l’immigration familiale, les couples franco-étrangers subissent depuis plusieurs années le durcissement continu des politiques d’immigration.
Avec intensité et émotion, 13 couples décrivent dans ce film un parcours du combattant pour se marier en France, faire reconnaître un mariage célébré à l’étranger, obtenir un visa pour la France ou bénéficier d’un titre de séjour. Ils racontent leur peur ou leur vécu de l’expulsion, leur révolte de devoir vivre cachés ou séparés, le traumatisme des arrestations à domicile, l’opacité et l’arbitraire de certaines administrations, le contrôle répétitif de leurs sentiments et le dévoilement de leur intimité, ou encore la difficulté d’obtenir le respect de leurs droits. Leurs témoignages ne relatent pas des dysfonctionnements exceptionnels. Ils mettent à jour une politique répressive qui a décrété la mise au ban des couples franco-étrangers dans notre pays.

IDnationaleL’identité nationale

Valérie Osouf
France Granit Films – 2012 – 1h32’

Dans un mouvement de résistance au discours sur l’immigration qui a progressivement gangréné le champ politique au cours de ces 30 dernières années et franchi un cap inadmissible sous le dernier mandat présidentiel, ce film propose d’écouter des paroles, en prenant le temps de les laisser se construire, se répondre les unes aux autres et s’articuler.
Parole : langage symbolique humain destiné à communiquer la pensée. À distinguer des communications orales diverses comme les cris, les alertes, les gémissements.
Paroles rarement entendues, celles de sortants de prison étrangers ayant subi la double peine — qui, contrairement à l’effet d’annonce de Nicolas Sarkozy en 2003, existe toujours —, paroles d’élus, de professionnels de la justice ou de chercheurs, paroles qui se recoupent, se complètent et dessinent peu à peu la structure de ce que les Britanniques appellent Institutional Racism, et que nous pourrions nommer Xénophobie d’État, traversant ainsi l’une des géographies de notre République : Police, Tribunaux, Préfectures et Prisons.
En réfléchissant ainsi sur le rapport que notre État-Nation entretient avec l’Étranger, L’Identité Nationale nous invite à redéfinir notre position de citoyens et à questionner les contours comme les fondements de notre propre identité française.

Rencontre et discussion avec les réalisateurs Nicolas Ferran, Valérie Osouf & Charlotte Rosamond (CIMADE)


Samedi 8 février – 18h // Studio de l’Ermitage
8 Rue Ermitage, 75020 Paris (voir le plan)


11h // Accord des corps //

VosDesirsVos désirs 

Gabrielle Gerll d’après un texte de Zig Blanquer
Réel Factory en coproduction avec Télénantes – France – 2013 – 52’

Qu’est-ce que la tétraplégie induit dans une relation intime et sexuelle ? En quoi cette particularité corporelle met en crise le fonctionnement valide, ses certitudes, ses routines ? De quelle manière peut-elle le nourrir et l’enrichir ?
« Vos désirs » est construit autour d’extraits d’un texte de Zig Blanquer dans lequel il explore les possibilités de rencontre entre corps handicapés et valides. À l’aune de son propre corps, il interroge les normes valides du couple et de la sexualité, les préjugés qui en excluent les personnes handicapées et soulève des problèmes de fond auxquels il n’existe pas de réponse toute faite. Balade réflexive qui joue sur les interactions entre la subjectivité de la parole et l’image des corps, « Vos désirs » cherche à éroder les évidences corporelles et visuelles.
C’est pour le spectateur une invitation à ouvrir son imaginaire à la singularité des corps et des sensualités.
Le handicap empêche, c’est sa définition. Mais empêche quoi au juste ?

TheCostOfLivingThe cost of living

Chorégraphie : Lloyd Newson
DV8 Physical Theatre
Art vidéo – Australie, Royaume-Uni – 2004 – 34’31’’

En 1986, déçu par un monde de la danse replié sur lui-même, Lloyd Newson fonde le collectif anglais DV8. Avec « The Cost Of Living », « Le Prix de la Vie », à mi-chemin entre la chronique sociale à la Ken Loach et la danse contemporaine, DV8 invente le film chorégraphié.
Le nom de la compagnie se lit « deviate », traduire « dévier », façon pour Lloyd Newson d’avancer sans masque et sans préambule sur les terres du « beau » et du « bon goût ». Australien aujourd’hui fixé en Angleterre, Lloyd Newson dérange et provoque impitoyablement, qu’il clame haut et fort son homosexualité (My Sex, Our sex), qu’il se penche sur la misère des rêves du samedi soir (The Happiest Day of my Life) ou dénonce la marchandisation de l’humain, sujet premier de The Cost of Living, sa dernière création. Sur le plateau, « deux danseurs classiques qui n’ont pu faire carrière parce que leur corps n’étaient pas “aux normes”, un homme obèse, une junkie, un espiègle retraité et l’extraordinaire David Toole, homme-tronc et néanmoins danseur d’exception » répondent sans détour à la question de Newson : « Pris entre ce que nous sommes et ce que nous pensons devoir être, nous nous camouflons dans le conformisme, nous nous dissimulons derrière des masques, sourions et faisons semblant pour être invités au bal. Mais que se passe-t-il pour ceux qui ne sont pas invités, qui ne sont pas parfaits, qui ne peuvent simuler ? »

  • Grand Prix RTBF-EOP ! (Festival international Extra & ordinary people, Belgique)

Rencontre avec Zig Blanquer & Isabelle Brunaud (danseuse, chorégraphe, Cie Anqa)

 

13h30 // Notre corps est une arme //

« Notre corps est une arme »

PrisonsLosDesnudos

La série de vidéos réalisées par Clarisse Hahn, Notre corps est une arme, représente des individus qui affirment le corps comme lieu de résistance politique et sociale.
Le titre de la série reprend une réplique de la vidéo Grévistes de la faim, où une militante communiste turco-kurde, handicapée à la suite d’un jeûne à mort affirme : « Notre corps est une arme, un fusil chargé qui fait feu pour la victoire ».
« Les tensions qui se jouent entre ceux et celles qui occupent la surface de l’image et l’œil qui les regarde constituent le cœur de la réflexion de Clarisse Hahn, » extrait de Face au pouvoir, un texte de Giovanna Zapperi.

Prisons

Clarisse Hahn
2012 – 12’

Deux jeunes femmes Kurdes ont utilisé leur propre corps comme arme de guerre, en participant à une grève de la faim dans les prisons turques en l’an 2000. Cette grève de la faim a été réprimée de manière sanglante par l’armée.

Los desnudos

Clarisse Hahn
2012 – 16’

Los desnudos, c’est un groupe de 400 paysans mexicains que le gouvernement a chassé de leurs terres.
Ils réclament justice depuis des années, mais personne ne fait attention à eux, comme s’ils n’existaient pas. Ils ont alors réfléchi à une nouvelle forme de lutte, pour mettre fin à cette indifférence : ils manifesteront entièrement nus dans les rues de Mexico, deux fois par jour, jusqu’à obtenir gain de cause.

 

NeVivionsPlusComEsclavesNe vivons plus comme des esclaves

Yannis Youlountas
Grèce – 2013 – 90’

Venu des catacombes grecques de l’Europe, un murmure traverse le continent dévasté : « Ne vivons plus comme des esclaves » (prononcer « Na mi zisoume san douli » en grec). Sur les murs des villes et parfois des campagnes, sur les panneaux publicitaires vides ou détournés, dans les journaux alternatifs et sur les radios rebelles, dans les lieux d’occupation et d’autogestion qui se multiplient, tel est le slogan que la résistance grecque distille jour après jour et nous invite à reprendre. Un message également relayé par un film et une chanson du même nom : l’un et l’autre proposés bénévolement sous une forme participative, du financement de soutien à la diffusion libre, simultanément en France, en Grèce et ailleurs. Un grand bol d’air frais, d’enthousiasme et d’utopies en marche, venu de la mer Égée.

  • Mention spéciale du jury  : « Film résistant » au 4e Festival international du cinéma d’Alger 2013
Le festival Bobines sociales proposera en projection des extraits du film d’une durée d’environ 32’ et invite le public à visionner le film dans son intégralité sur le site : nevivonspluscommedesesclaves.net

NoEsUnaCrisis¡No es una crisis!

Fabien Benoit & Julien Malassigné
Société des Apaches – France – 2013 – Extraits (52’)

« Et si la crise économique n’en était pas vraiment une ? Et si la crise était aussi le moment rêvé pour repenser et questionner nos démocraties occidentales ? » Telles sont les interrogations qui dominent ce webdocumentaire sur la crise en Espagne.
« En 2011, nous nous sommes rendus à Madrid. À l’époque, les médias relayaient l’apparition des “indignés Espagnols” : on nous décrivait alors une nouvelle forme de mouvement social, horizontale, dégagée de toute appartenance traditionnelle. Un mouvement qui prenait appui sur les réseaux sociaux pour se coordonner, s’inspirant de ce qui s’était passé quelques mois plus tôt lors des printemps arabes. »
C’est ainsi que les auteurs Fabien Benoit et Julien Malassigné décrivent l’origine de leur projet. Ce webdocumentaire est donc une plongée dans la crise espagnole, dans toutes ses dimensions économiques mais aussi politiques. « No es una crisis » propose d’explorer, à Madrid, la réalité d’une « capitale européenne soumise à une politique de rigueur drastique » et les conséquences de cette crise, avec le mouvement des indignés.
L’objectif ? « Révéler comment une société civile pouvait se mobiliser, au-delà des âges, des classes ou des appartenances partisanes, pour résister à ce qui s’apparente à une curée, et repenser le fonctionnement de la démocratie. »

 

Blocus138Blocus 138

Junior Leblanc
Wapikoni Mobile, Atelier : Uashat Mak Mani-Utenam – Québec – 2012 – 7’13’’

Mi-octobre 2012 sur la Côte-Nord, devant des préoccupations grandissantes sur la façon dont les projets de développement minier et hydro-électrique sont imposés dans la région, des militant-e-s Innu-e-s de Ushat et de Maliotenam, dans la communauté de Ushat mak Mani-Utenam, organisèrent un « deuxième » blocus sur la 138, à la hauteur de Maliotenam. Au début du mois de mars de la même année, un « premier » blocus avait été réalisé en réaction à la non-reconnaissance, par Hydro-Québec, des résultats de référendums populaires : suite à deux refus de la communauté de Uashat mak Mani-Utenam, la mise en place de lignes de transmission (partie du projet hydro-électrique la Romaine), qui s’étendront sur 500 km de territoire ancestral, est poursuivie.
La destruction accélérée de territoires ancestraux par des projets discutés lors de « consultations » (entre le gouvernement et les conseils de bande) et donnant naissance à des ententes (entre les entreprises et les conseils de bande) souvent signées à huis-clos, génère la nécessité d’actions concrètes. Par leur voix, les militantEs rappellent au nouveau gouvernement — et à sa société d’État — que le Peuple n’oublie pas la façon dont les « consultations » auprès des premières nations sont réellement menées. Notons, par ailleurs, qu’au moment où le blocus se réalisait, Madame Marois, qui avait maintes fois critiqué le « Plan Nord » de Charest, était partie en France pour y rassurer des dirigeants d’entreprises — minières et autres — qui craignaient déjà pour leurs investissements dans le Plan d’ouverture des marchés des ressources du « Nord québécois ».
Les Innus, utilisateurs du territoire depuis toujours, n’en sont pas à leur premier « Plan Nord ». Le Nitassinan est pillé depuis la colonisation, et si les méthodes ont changé, le non-respect des droits ancestraux — désormais supposément reconnus par le système judiciaire canadien — perdure. Aujourd’hui, une fois de plus, plusieurs voix se lèvent et appellent à la protection de la Terre-Mère et des prochaines générations qui y vivront. Ils et Elles demandent le respect et la solidarité entre les peuples.
Ce blocus aura laissé des effets considérables dans la communauté et dans la province. Une semaine après son démantèlement, des jeunes de Uashat mak Mani-Utenam érigeaient le « troisième » blocus 138 de l’année 2012, à l’intention des véhicules se dirigeant au chantier de la Romaine. Le cumul de ces pressions populaires aura entre autres poussé le conseil de bande à adopter une résolution prévoyant l’arrêt des discussions avec les entreprises du sud, et forcé les élus à s’engager à refuser tous les projets de développement à propos desquels les membres de la communauté n’auraient pas été consultés. Reste à voir si ces mesures seront réellement respectées, et si elles sont suffisantes.
En attendant, la résistance se sera solidifiée dans la communauté, ouverte aux autres nations, et étendue entre les opposants aux politiques colonialistes et capitalistes des élites économiques et politiques.

  • Plus d’infos sur le site : montreal.mediacoop.ca/fr/video/lautre-blocus-138/13931
  • 2012 – Prix du public Astral – Lancement annuel du Wapikoni mobile, Montréal
  • 2013 – Mention spéciale au prix coup de cœur Télé-Québec – Festival Présence autochtone, Montréal

Discussion/débat avec les réalisateurs Clarisse Hahn, Yannis Youlountas, Fabien Benoit & Julien Malassigné

 

16h50 // Activisme en 3 temps //

NiTravailNiFamilleNiPatrie02Ni travail, ni famille, ni patrie

Mosco Boucault
Zek Productions – France – 1993 – 1h30’

Ils étaient lycéens, étudiants, fils de paysans, ouvriers. Parmi eux il y avait des juifs, des étrangers et des communistes. Certains étaient nés en France, d’autres en Pologne, en Hongrie, en Roumanie, en Italie, en Espagne ou au Brésil.
En 1939, ils ne se connaissaient pas. En 1943, ils prenaient ensemble les armes à Toulouse pour combattre l’occupant nazi et le régime de Vichy. Les uns parce qu’ils avaient fait la guerre d’Espagne et avaient un compte à régler avec le fascisme. Les autres parce qu’ils étaient persécutés. Ils ont formé à Toulouse la 35e brigade FTP-MOI (Francs-Tireurs Partisans de la Main d’Œuvre Immigrée). Ils ont risqué leur vie pour libérer le sol de France, leur terre d’asile. Dix-huit des leurs ont été arrêtés par la police de Vichy et livrés aux Allemands. Deux sont morts dans le train qui les emmenait en déportation. Quatre ont été fusillés. Marcel Langer, le fondateur de leur brigade, a été guillotiné. Les autres, par miracle, ont survécu. Ils témoignent.
« Pourquoi un documentaire de plus sur la Résistance ? Parce que ces hommes et ces femmes étaient simples, anodins et qu’ils avaient vécu une histoire belle, tragique, triste et violente. Parce qu’ils étaient une poignée, fragiles, vulnérables, et qu’ils ont tenté avec leurs modestes moyens de mener un combat noble : “No pasaran !”, “le fascisme ne passera pas”. Parce que leur résistance a été légitime et qu’avec eux des mots tels que “clandestinité”, “guérilla”, “brigade” – que nous avons souvent vus resurgir par la suite – avaient une morale, une vertu. Parce que j’aurais aimé être un des leurs. Je les ai conviés à se retrouver un dimanche de l’hiver 1991 sur la place du Capitole à Toulouse. Nous avons enregistré leurs récits chez eux et dans les rues de Toulouse. Ce fut difficile : leur histoire, qui était plus ou moins facile à raconter en 1945, ne l’était plus aujourd’hui. Ils hésitaient, ils résistaient à donner libre court à leurs souvenirs, comme si leur résistance, victorieuse en 1945, ne l’était plus aujourd’hui. Ils n’étaient pas les seuls résistants à combattre à Toulouse. Mais les tâches qui leur furent échues, les actions qu’ils ont dû exécuter étaient âpres, violentes, difficiles à raconter cinquante ans après, en dehors du contexte de l’occupation nazie et du climat de répression du gouvernement de Vichy. Ils craignaient le malentendu  : qu’on les prenne, au vu du récit de leurs actions et en l’absence du témoignage de leurs ennemis (la Gestapo, la Milice), pour des tueurs, des terroristes. »  Mosco Boucault

Igari¡ G.A.R.I! 

Nicolas Réglat
Le-loKal production – France – 2013 – 83’

Espagne, mars 1974. Cinq membres du M.I.L. (Mouvement Ibérique de Libération) risquent d’être condamnés à mort par la justice franquiste. Pour leur éviter le garrot, quatre groupes d’activistes à Paris et à Toulouse décident d’unir leurs forces dans un réseau appelé les G.A.R.I. (Groupe d’Action Révolutionnaire Internationaliste). Ils organisent l’enlèvement de Balthazar Suarez, représentant de la Banque de Bilbao à Paris en échange de la libération de leurs camarades du M.I.L. Les détenus sont épargnés, le banquier est libéré, les G.A.R.I. se séparent et aucun des vrais responsables ne sera jamais arrêté.
40 ans plus tard le réalisateur, qui a grandi dans le secret de cette aventure, profite de la fin de la prescription pour donner la parole à des membres de sa famille et à d’autres anciens des G.A.R.I. qui nous parlent de cette époque, de l’enlèvement du banquier Suarez pour réclamer la libération des camarades, des actions mises en œuvre pour lutter contre la dictature et des conséquences de leurs actes…
Le point de vue de ce documentaire n’est pas celui de la confrontation historique entre spécialistes ou experts, mais une histoire subjective et décalée, racontée parfois sur un mode humoristique.

Les insurgés de la terreInsurgesDeLaTerre

Philippe Borrel
Woods TV / Dissidents – France – 2013 – 53’

Ils ont établi leur camp dans la canopée des séquoias de Californie du Nord ou de l’Oregon. En rupture avec l’American way of life, ils ont décidé de consacrer leur temps, et pour certains leur vie, à la protection de la nature. Leurs inspirateurs sont des poètes et des philosophes comme Henri David Thoreau (l’auteur de La désobéissance civile). Ils ont des airs angéliques, tiennent des propos cohérents et fondés qui renvoient pour certains à des utopies. Ailleurs, ces nouveaux guérilleros éperonnent les baleiniers japonais en Antarctique ou s’accrochent au-dessus des voies ferrées pour bloquer les trains de déchets nucléaires en Allemagne. Parfois, pour défendre ce à quoi ils croient, certains basculent dans l’illégalité, s’en prennent aux forestiers ou aux exploitants de bois, sabotent des laboratoires de vivisection ou brûlent des 4×4. Ils sont alors forcés à la cavale ou à la clandestinité.
Pour le FBI, ce sont des terroristes. L’agence fédérale les a officiellement désignés comme la seconde menace pour la sécurité intérieure des États-Unis après Al-Qaida. Elle fait peser sur ces militants verts une répression féroce et sans précédent. Le Animal and enterprise terrorism act, un volet spécial des Patriot acts américains adopté sous la pression des lobbies industriels, donne désormais la possibilité aux autorités de réprimer toute forme de protestation. Des avocats défenseurs des libertés publiques et des ONG comme Greenpeace dénoncent cette dérive liberticide, aux États-Unis comme en Europe.

Rencontre avec le réalisateur Nicolas Réglat à l’issue de la séance

 

22h // Concert //

Carte blanche à l’équipe du Studio de l’Ermitage:

SAMBA DO CRUZ (musique brésilienne – samba)

Une soirée authentique! Dans la pure tradition de la samba autour de la table, comme au Brésil…
« Samba do Cruz » est une rencontre de musiciens de divers horizons venus célébrer une même passion pour les rodas de samba. De tradition brésilienne, cette réunion de musiciens se fait autour d’une table, dans une ambiance festive et conviviale qui invite le public à se déhancher, à chanter les refrains en chœur et à frapper des mains.
« Samba do Cruz » vous fera voyager à travers les rythmes (samba, samba reggae, funk, afoxê), les compositions des plus grands sambistes.


Dimanche 9 février – 18h // Studio de l’Ermitage
8 Rue Ermitage, 75020 Paris (voir le plan)


11h // De Palestine et d’ailleurs //ClosedZone

Clozed zone

Yoni Goodman
ONG Gisha – Israël – 2010 – 1’35’’

Le réalisateur de « Valse avec Bachir » dénonce dans ce film d’animation le blocus israélien imposé à Gaza depuis juin 2007.

Les Chebabs de YarmoukChebabsYarmouk

Axel Salvatori Sinz
Adalios – France – 2013 – 1h17’

Ils sont quatre, ils ont 20 ans, sont nés, et ont grandi dans le camp de Mukhayyam Yarmouk, dans la banlieue de Damas. C’est leur Palestine, ce territoire qu’ils ne connaissent pas. Dans cette Palestine imaginaire, ils sont les Chebabs, la troisième génération de réfugiés.
Ce film suit, sur quatre années, le parcours de ces jeunes face aux réalités mouvantes, interroge leurs désirs et leurs doutes. Quel avenir pour cette jeunesse qui vit en Syrie avec un statut de réfugié ? L’écho de ce film, tourné avant le conflit syrien, résonne aujourd’hui d’une façon très particulière et soulève de nombreuses interrogations…

Rencontre avec le réalisateur Axel Salvatori Sinz, Michel Morzière de la LDH (association Revivre) & les  « Refugees of Rap » (collectif de différents groupes de rappeurs syriens réfugiés à Paris ou dans d’autres pays)

 

13h30 // Le futur confisqué //

MaledictionSchisteLa malédiction du gaz de schiste

Lech Kowalski
Revolt Cinéma / ARTE France – France – 2013 – 1h24’

Depuis deux ans, Lech Kowalski s’intéresse aux problèmes rencontrés par les petits fermiers dans la partie orientale de la Pologne, à la frontière avec l’Ukraine. Une région agricole généreuse, « le poumon de la Pologne ». Une région dont le sous-sol serait très riche en gaz de schiste, ce qui laisse craindre de nouveaux bouleversements : si les géants de l’industrie énergétique y installent des puits de forage, comme ils ont l’intention de le faire, c’est la vie de milliers de fermiers locaux qui va basculer.
Lech Kowalski plante alors sa caméra dans le village de Zurawlóv. Son maire, Emil Jablonski, et la gérante d’une imprimerie, Basia Siegienczuk, mobilisent les habitants des communes alentours contre Chevron, qui souhaite construire un puits de forage dans la localité. Réunions d’information, meetings, pétitions, recours à la presse… Car le nerf de la guerre se joue là : les fermiers ne savent presque rien sur le gaz de schiste. Ils se laissent amadouer par Chevron et la propagande gouvernementale ambiante : ce gaz permettrait à la Pologne de gagner son indépendance énergétique, enfin ! Lech Kowalski nous propose alors plusieurs détours par la Pennsylvanie, où des milliers de puits sont déjà installés : eau souillée, nuisances sonores dues à la multiplication du trafic – qui détruit l’infrastructure routière –, maladies physiques et psychiques induites…
Conscients de ces risques aux conséquences imprévisibles à long terme, Emil et Basia poursuivent leur mission sans relâche, apprenant sur le terrain à s’organiser et à se battre contre les Goliath du XXIe siècle…

Into EternityIntoEternity

Michael Madsen
Lise Lense-Möller, prod – Chrysalis films – Danemark – 2010 – 1h12’

Le chantier d’un sanctuaire creusé dans les sous-sols du nord de la Finlande, conçu pour durer 100 000 ans, et stocker des déchets radioactifs.
Au-delà de la problématique de l’élimination des déchets nucléaires, ce film nous mène dans une autre temporalité et pose la question de l’héritage pour des générations futures, et de la responsabilité millénaire engagée.

  • Nommé aux Détroit Film Critics Society Awards dans la catégorie « Meilleur documentaire »

Débat avec Julien Renault (collectif citoyen IDF Non aux gaz et pétroles de schiste), Simone Fest (Sortir du nucléaire),  Stéphen Kerckhove (Agir pour l’environnement) & Thomas Porcher (économiste, auteur de « Le mirage du gaz de schiste »)


 

17h20 // Roulés dans la farine //

PanificationMoeursLa panification des mœurs

Gwladys Desprez
Le-Lokal Production – France – 2012 – 61’

Immersion et frottements entre deux univers d’humains à l’œuvre. D’un côté, dans un hameau pyrénéen, un petit groupe d’habitants renoue avec la fabrication artisanale du pain, de l’autre, en plein Paris, des opérateurs échangent d’importantes quantités de blé à l’échelle internationale, au siège de la plus grande union de coopératives agricoles.
Et voilà formée la trame d’une étonnante exploration : du savoir-faire des boulangers au traitement du flux d’informations macro-économiques des marchés céréaliers, deux réalités se dévoilent, à la fois opposées et liées. En portant une attention particulière aux gestes quotidiens, le film interroge le sens des activités humaines.

PlaneteAvendrePlanète à vendre

Alexis Marant
CAPA Presse – ARTE – France – 2012 – 1h30’

Les crises alimentaire et financière qui ont secoué le monde en 2008 ont eu un effet méconnu du public et ont provoqué une incroyable course pour la possession des terres agraires dans le monde. Ce grand marché de la terre arable est l’opportunité de profits colossaux à mesure que les crises en eau et en ressources se multiplient. À la table du monopoly se mêlent des investisseurs institutionnels préoccupés de sécurité alimentaire mais aussi des acteurs financiers seulement avides de placements juteux.
Une ruée sans précédent vers les meilleures terres des pays pauvres qui ont vu, ces dernières années, plus de 80 millions d’hectares changer de mains et des dizaines de millions d’autres sur le point d’être cédés. Ce constat commence à alerter l’ONU et fait craindre le risque d’un néo-colonialisme agraire mais plus sûrement des troubles sociaux de plus en plus graves, à l’image des émeutes qui se sont déroulées à Madagascar en 2009, en réaction au projet de location de terres arables malgaches au groupe sud-coréen Daewoo.
Ce film est une enquête sur trois continents, parce que la question de l’accaparement des terres est globale. Trois continents et trois cas emblématiques pour raconter à hauteur d’homme une seule et même histoire : celle du Grand Monopoly en cours, et des conséquences dramatiques qu’il pourrait avoir si rien n’est fait pour protéger les intérêts des petits paysans et des pays en développement.

Débat avec la réalisatrice Gwladys Desprez & Hélène Roux (AGTER)

 

21h // Film de clôture //

LeVentSeLeveLe vent se lève 

Ken Loach
Sixteen film – Royaume-Uni, Espagne, Italie, Irlande, Allemagne – 2006 – 2h04’

Irlande, 1920. À travers le pays, des paysans volontaires s’unissent pour s’engager dans la lutte armée contre les redoutables Black-and-Tan. Ces troupes sont envoyées d’Angleterre par bateaux entiers pour mettre un point final aux velléités d’indépendance.
Son sens du devoir et l’amour pour son pays poussent Damien à laisser tomber sa jeune carrière de médecin. Avec son frère Teddy, il se lance dans la sanglante bataille pour la liberté.
Les méthodes intrépides des insoumis poussent vite les Britanniques à bout. Les deux parties aboutissent à un traité qui doit mettre fin aux effusions de sang.
Mais la victoire n’est qu’apparente, et c’est une guerre civile qui éclate. Des familles qui combattaient jusque-là côte à côte se retrouvent opposées. Des frères deviennent ennemis jurés, écartelés par les visages de la loyauté.

  • 2006 – Palme d’or au festival de Cannes