affiche2008aPour sa cinquième édition, le festival Bobines Sociales s’ouvre à nouveau par quelques séances hors les murs. L’occasion de se « délocaliser » le temps de quatre soirées gratuites dans divers lieux : les 28, 29, 30, 31 janvier donneront lieu à des rencontres et débats sur des sujets aussi différents que la vie d’une famille sans papiers à Paris, avec l’association Autre Monde, ou encore une ouverture sur l’Iran contemporain avec la projection, au Lieu-Dit , de Hors-Jeu de Jafar Panahi accompagnée d’une exposition du photographe iranien Reza au Lieu-Dit.

Du vendredi 1er au dimanche 3 février, le festival réintègre le Studio de l’Ermitage pour 14 séances mêlant courts et longs métrages, fictions et documentaires avec comme temps forts :
Vendredi, le dernier documentaire très remarqué de Marcel Trillat, Silence dans la vallée suivi d’un débat avec le réalisateur. Samedi, à l’issue de la projection du Rideau de sucre de Camilia Guzman, passionnant retour sur une enfance cubaine, nous poursuivrons la soirée en compagnie du groupe italien Guappecarto . Dimanche, une séance d’archives marquera à sa manière l’anniversaire de Mai 68 avec des films militants rares et des interventions d’historiens. En soirée, une programmation autour d’Ulrike Meinhof commencera par une représentation théâtrale de Cellule 719, monologue évoquant son emprisonnement. Sera ensuite projeté Bambule, une fiction longtemps censurée, dont Ulrike Meinhof signa le scénario.

 


Programmation Hors les murs


LUNDI 28 JANVIER // 20h // AUTRE MONDE

30 rue de la Mare 75020 Paris

Autre Monde, association humanitaire de lutte contre l’exclusion, propose une soirée autour de la précarité des demandeurs d’asiles.

  • Ma vie à l’hôtel de Valérie Denesle (2006 – Documentaire – 52’ – Agat films)
    Emmanuel, sa mère et sa sœur sont venus de Bulgarie pour demander l’asile en France. Ils vivent tous les trois dans une minuscule chambre d’hôtel à Paris. Valérie Denesle filme un quotidien difficile et précaire rythmé par l’attente et porté par l’espoir de jours meilleurs…
  • Rencontre avec la réalisatrice 
MARDI 29 JANVIER // 18h30 // CENTRE SOCIAL ELISABETH

124-126 bd de Belleville 75020 Paris

  • Grands comme le monde de Denis Gheerbrandt (1998 – Documentaire – 95′ –  Les Films d’Ici)
    Ils sont en cinquième à Genevilliers et vivent l’âge où l’on naît au monde. Le film nous tend un miroir à travers des conversations singulières qui révèlent une surprenante maturité face au défi représenté par l’entrée dans l’adolescence, et plus loin dans la société.
  • Débat
MERCREDI 30 JANVIER // 10h // BAR RESTAURANT LE LIEU-DIT

6 rue Sorbier 75020 Paris

  • Hors jeu (Offside) de Jafar Panahi (2006 – Fiction – 88′ – Jafar Panahi Film Productions)
    En Iran, les femmes aussi aiment le foot, mais elles ne sont pas autorisées à entrer dans les stades. Alors, elles se déguisent. Traquées par les brigades des moeurs, elles usent de toutes les techniques possibles pour voir le match, malgré tout.
  • Rencontre débat avec Faranguis Habibi, rédactrice en chef du service persan de RFI, Sorour Kasmai, écrivain et Tinouche Nazmjou, éditeur et metteur en scène.
  • Exposition : les chemins de l’Orient
    Depuis le mois de décembre 2007 et tout au long du festival, Le Lieu-Dit accueille l’exposition de photographies de Reza extraites de ses ouvrages. Reporter photographe iranien basé à Paris, Reza témoigne, depuis vingt-cinq ans, des blessures et des joies de ceux qu’il croise sur sa route.
JEUDI 31 JANVIER // 20h // CENTRE INTERNATIONAL DE CULTURE POPULAIRE

21ter rue Voltaire, 75011 Paris (en partenariat avec la librairie-boutique Quilombo)

  • Itchkéri Kenti de Florent Marcie (1996-2006 – Documentaire – 145’ – distribution : MK2)
    Tourné clandestinement en Tchétchénie pendant la première guerre, monté dix ans plus tard pour témoigner d’une histoire oubliée, Itchkéri Kenti est un film sur la guerre et la résistance, sur ce qui reste d’humain dans ces circonstances. Un film qui interroge notre mémoire.
  • Rencontre avec le réalisateur

Programmation Studio de l’Ermitage


Vendredi 1er février

17h00

  • Super Amigos d’Arturo Perez Torres (2006 – Documentaire – 82’ – Open City Works)
    Cinq héros masqués sont passés du ring aux rues, non de Gotham City, mais de la capitale mexicaine. Ces très populaires activistes ont décidé d’en découdre avec les propriétaires sans scrupule, les politiciens corrompus, l’homophobie, la pollution, l’exploitation des animaux et la pauvreté.

18h30

  • Pour vivre, j’ai laissé Collectif (2004 – Documentaire – 30′ – PAC/GSARA Production) 
    Un collectif de cinéastes rencontre des demandeurs d’asile. Ceux-ci s’emparent de la caméra et filment eux-mêmes leur intimité dans un centre pour réfugiés. L’exercice d’atelier se mue en un acte de cinéma expressif et poétique.
  • Hôtel Bourgogne de Loïc Mahé (2006 – Documentaire – 52′ – Faites un veou, France3 Bourgogne Franche-Comté)
    En plein cœur de Paris, cet hôtel héberge onze familles africaines dans des chambres de 9m2 au loyer de 1400€. La préfecture de police demande la fermeture de cet immeuble insalubre sans proposer de solutions de relogement. Les mères de famille refusent de se laisser expulser dans ces conditions.
  • Débat avec le réalisateur et Vincent Goeuneutte, membre de l’association Droit au Logement, en charge du dossier « Hôtel Bourgogne ».

21h00

  • Yude Manon Ott (2007 – Documentaire – 27′ – Les yeux dans le monde) 
    Filmée pendant plusieurs mois, Yu, jeune migrante birmane est en quête d’asile. Le barrage de la langue et son isolement dessinent des tensions entre les rêves qui l’ont menée jusqu’en France et la réalité de son parcours.
  • Silence dans la vallée de Marcel Trillat (2007 – Documentaire – 82′ – Compagnie des Phares et Balises)
    En octobre 2006, la dernière grande forge d’estampage de Nouzonville dans les Ardennes était liquidée après avoir été pillée par ses repreneurs américains. Un exemple parmi tant d’autres du passage brutal du capitalisme familial et industriel à un capitalisme financier et mondialisé.
  • Débat avec le réalisateur Marcel Trillat

Samedi 2 février

11h00

  • Le Brahmane du Komintern de Vladimir Léon (2006 – Documentaire – 128’ – Production : V. Léon et l’Ina – Distribution : Capricci Films)
    Les histoires officielles ont effacé la trace de M. N. Roy, héros modeste, singulier, inclassable esprit libre qui fut de toutes les luttes de libération du 20 siècle. Ce film-enquête retrace les tribulations de cet aventurier révolutionnaire indien né en 1887, membre fondateur du parti communiste mexicain, qui rejoint la Russie bolchevique à l’invitation de Lénine en 1920.

14h00

  • The Weather Underground de Sam Green et Bill Siegel (2002 – Documentaire – 92’ – Production : The Free History Project – Distribution : Novocine)
    À la fin des années 60, aux Etats-Unis, des étudiants révoltés par la guerre du Vietnam, se rassemblent pour créer « The Weather Underground », une formation armée révolutionnaire ayant pour but de renverser le gouvernement en place. Chronique de cette lutte, le film brosse le portrait de membres du groupe, entrés dans la clandestinité.
  • Débat avec Jean-Philippe Legois, membre du GERME et directeur de la Mission CAARME (Reims)

16h00

  • RESF : Un réseau de résistances #1 d’Agathe Dreyfus, Christine Gabory et Ivora Cusack (2007 – Documentaire – 18′ – Collectif 360° et même plus)
    Le 11 novembre 2006, M. Douibi, vivant en France sans papiers et père de deux enfants, est emmené à l’aéroport de Marignane pour y être expulsé. Le Réseau Education Sans Frontières se met en action…
  • Beau comme un camion d’Antony Cordier (1999 – Documentaire – 42’ – La Femis)
     » Dans ma famille, il n’y a que des ouvriers ». Né dans une famille d’ouvriers, Antony Cordier est le premier à avoir fait des études, à s’en être sorti… Mais se sortir de quoi ? Pourquoi, finalement, ne faut-il pas dans la vie « faire ouvrier »? Et quel est le prix à payer ?

17h00

  • Fils de Lip de Thomas Faverjon (2007 – 50′ – TS Productions)
    À trente ans, l’âge du conflit Lip, le réalisateur revient à Besançon. Il dresse le bilan de cette lutte ouvrière, en donnant la parole à ceux qu’on n’a jamais entendus, « les sans voix », dont ses propres parents qui vécurent la fin du conflit comme un drame douloureux. Consacré au deuxième conflit Lip, le film apporte un éclairage nouveau sur cet épisode.
  • Débat avec le réalisateur

19h00

  • Sans titre de David Rousseau, Valéry Schatz (2007- Fiction – 5’- Big Like Me)
    Les cinq dernières minutes dans la tête d’un sans-papiers avant d’être expulsé.
  • Connu de nos services de Jean-Stephane Bron (1997 – Documentaire – 64’ – Ciné Manufacture)
    En lisant les fiches innombrables que les services de l’Etat lui consacrèrent treize années durant, Claude Muret, ancien militant lié à plusieurs organisations d’extrême gauche de Suisse romande, se penche sur l’utopie et la révolte de sa jeunesse sous surveillance.
  • Débat avec le réalisateur

20h45

  • France-Brésil et autres histoires… de Marc Picavez (2007 – Fiction- 12’ – Makiz’art/Tobina films)
    Un homme se souvient d’une journée en apparence ordinaire. Ce jour-là, un match France-Brésil… Ce jour-là, une loi permettant l’expulsion des enfants scolarisés de parents sans papiers entre en vigueur.
  • Le Rideau de Sucre (El Telon de Azucar) de Camila Guzman (2006 – Documentaire – 80’ – Paraiso Production Diffusion)
    Camila Guzman revient sur les traces d’une enfance heureuse à Cuba dans les années 1970 à l’apogée du régime castriste. Au fil de ses rencontres, elle interroge le passé avec son regard d’adulte et dresse le constat d’un présent amer. La nostalgie fait place à la désillusion de toute une génération de Cubains.

22h30 // CONCERT

Guappecarto, trois Italiens bourrés d’énergie, nous embarquent dans leur univers décalé et décapant. Libre et spontanée, festive et profonde, leur musique oscille entre saveurs tziganes et méditerranéennes.


Dimanche 3 février

11h00

  • Le cercle des noyés de P. Y. Vanderweered (2006 – Documentaire – 75’ – Cobra films/Zeugma Films)
    Le Cercle des noyés est le nom donné aux détenus politiques noirs en Mauritanie, enfermés à partir de 1987 dans l’ancien fort colonial de Oualata. Ce film sobre et émouvant donne à découvrir le délicat travail de mémoire livré par l’un de ces anciens détenus qui se souvient de leur histoire.
  • Rencontre avec le réalisateur (sous réserve)

14h00

  • Réjane dans la tour de Dominique Cabréra (1993 – Documentaire – 12’ – Iskra)
    Réjane fait le ménage dans une tour du Val Fourré. Parcourant inlassablement les escaliers et les couloirs, elle parle de son travail et de sa vie.
  • Rêves d’ouvrières de Phuong Thao Tran (2006 -Documentaire – 58’ – Ateliers Varan)
    À Hanoï, des jeunes femmes venues de la campagne vietnamienne luttent pour échapper à l’intérim et aux contrats précaires. Devenir de « vraies » ouvrières est un rêve dans ce pays de Cocagne. Entre rires et larmes, elles racontent leurs espoirs et leurs déceptions.

15h30 SEANCE SPECIALE // 1968, PARIS-BERLIN

Les événements de Mai 68 en France font écho aux mouvements contestataires de 1967 en Allemagne. Témoins immédiats et précieux des luttes de cette période, des cinéastes militants allemands et français étaient en contact dès 1967. Retour sur les films nés des événements et nourris par ces échanges.

  • Berlin, le 2 juin – Berlin. der 2. Juni de Hans-Rüdiger Minow et Thomas Giefer (1967 – documentaire – extrait de 15’)
    Le 2 juin 1967, une manifestation d’étudiants hostiles à la visite officielle du Shah d’Iran est violemment réprimée, entraînant la mort d’un jeune manifestant. Les réalisateurs suivent le travail de la commission d’enquête formée par les étudiants qui ont porté plainte contre les forces de l’ordre et les autorités de Berlin-Ouest.
  • Les Paroles du président – Die Worte des Vorsitzenden de Harun Farocki, assisté de Helke Sander (1967 – 3’)
    En juin 1967, alors qu’il est loin de Berlin-Ouest, Harun Farocki apprend ce qui vient de se dérouler lors des manifestations s’opposant à la visite du Shah d’Iran, il décide de prendre au pied de la lettre la métaphore selon laquelle les mots peuvent devenir des armes…
  • Université Critique : Sigrid Réalisation collective, Atelier de recherche cinématographique (ARC) (1968 – documentaire – 10’)
    À Berlin-Ouest, à l’occasion de la Manifestation européenne de solidarité avec le Vietnam (17-18 février 1968), une étudiante allemande explique le fonctionnement et le but de l’Université critique.
  • Le Droit à la parole de l’Atelier de recherche cinématographique (ARC) (1968 – documentaire – 52’)
    À Paris, en mai 1968, l’Université devient le centre de la parole révolutionnaire. Les étudiants tentent d’élaborer, par-delà les clivages, un dialogue inédit avec les ouvriers en grève.
  • Séance suivie d’une rencontre avec Michel Andrieu, un des réalisateurs du Droit à la parole, ainsi que Caroline Moine et Sebastien Layerle, historiens, et Jean-Philippe Legois, membre du GERME et directeur de la Mission CAARME (Reims).

18h30

  • Jovanny et les saumons de Thibault Dufour, Patrice Spadoni, Farid Zeroulou (2006 – 13’ – Canal Marches)
    Jovanny, un jeune précaire, est passionné par le dessin. Il a imaginé une bande dessinée mettant en scène des saumons « parce que quelque part on a tous un saumon en nous ». Un portrait/autoportrait plein d’humour.
  • La Boîte à tartines de Floriane Devigne (2006 – Documentaire – 52′ – Les Productions de l’Oeil sauvage)
    Une comédie documentaire sur un objet du quotidien, ordinaire, fonctionnel, qui ne se contente pas de mettre en boîte la nourriture, mais aussi le temps et les pensées. Ouvrir la boîte à tartines, c’est explorer une société.
  • Rencontre avec la réalisatrice

20h30 // AUTOUR D’ULRIKE MEINHOF

  • Théâtre : Cellule 719 Monologue interprété par Mélanie Gautier, d’après « Moi, Ulrike, je crie » de Dario Fo et Franca Rame.
    Ulrike Meinhof est arrêtée en 1972 et soumise à un régime carcéral extrêmement dur : isolement total, cellule blanche et insonorisée, lumière électrique jour et nuit. La pièce « Cellule 719 » met en scène la lutte intérieure d’une prisonnière qui refuse de céder, d’abandonner.
  • Bambule (Mutinerie) d’Eberhard Itzenplitz (1970 – Fiction – 70′ – sfw3)
    Ce téléfilm, d’après un scénario d’Ulrike Meinhof, sur un centre pour jeunes filles « difficiles à éduquer », est une réflexion sur l’enfermement, la répression et la révolte, qui n’a rien perdu de sa portée critique. En raison de l’engagement de la scénariste, dans la Fraction Armée Rouge, le film a été rapidement déprogrammé et reste aujourd’hui peu diffusé.
  • Débat autour du film animé par Kristel Le Pollotec, journaliste indépendante et productrice à France culture, auteure de Allemagne de l’Est, la frontière invisible.