affiche2005aQuand JE résiste

Si “par chance”, le travailleur clandestin obtient des papiers, il n’en reste pas moins déraciné ; si, “heureusement”, le travailleur licencié bénéficie d’indemnités, il n’en a pas moins été viré ; s’il peut toujours s’en sortir à la petite semaine, il sera de plus en plus difficile à l’individu désargenté de s’imaginer un avenir… Bref, la violence économique ne nous atteint pas seulement corps et biens : elle vient cogner jusqu’aux portes de l’intime…
Mais dans l’intimité d’une conscience, il arrive que la colère travaille et trouve une issue. Les coups ont beau pleuvoir, il est des espoirs à la peau dure qui attaquent à leur tour les rouages et les icônes d’une société trop petite pour eux… 
Cette année, venez vous ressourcer auprès des saltimbanques du Circus Amok, des ouvriers de Metaleurop et des défricheurs d’OGM…

 


Programmation Studio de l’Ermitage


Nerfs d’acier

Dire « les Métallos », c’est évoquer de façon fulgurante une vaste culture ouvrière. Aujourd’hui, face à un patronat qui s’est toujours juré de regagner ce qu’ils lui avaient arraché, les Métallos résistent et proposent. Leur lutte est aussi celle des idées pour développer un autre projet d’entreprise.
Projection suivie d’un débat en présence de JM Vennemani (réalisateur), Jean-Pierre-Bertrand (association Choeurs de Fondeur), Francine Blanche (déléguée CGT au comité européen d’établissement d’Alstom)

SEANCE 1 // vendredi – 20h

  • 27 Ergon de Joël Godfroid (documentaire Belgique 2003 – 18′ – IAD)
    Parcours au coeur bouillonnant d’une aciérie. Gigantisme assourdissant des machines, chaleur mortelle du métal en fusion. Et l’homme dans tout ça?
  • Metaleurop Germinal 2003 de Jean-Michel Vennemani (documentaire 2003 – 95′ – Cie des Phares & Balises)
    « On liquide et on s’en va » : cette fois, il s’agit de Metaleurop, la plus grande fonderie d’Europe. « Germinal 2003 » s’intéresse à ce qu’on appelle aujourd’hui « les dommages collatéraux ». Comment des familles, qui vivaient de et pour l’usine découvrent qu’on hypothèque leur futur. Côté usine : Jean-Pierre veut croire à un éventuel repreneur. Côté famille : Roberta veut quitter Jean-Pierre qui a peur de tout perdre.
SEANCE 2 // samedi – 11h

  • Se vendre (extrait de Still Distinguished)La Ribot (pièce chorégraphique 2000 – 7′ – Artsadmin)
    Solo minimaliste : une femme et une chaise dans leurs plus simples appareils et une variation sur le corps-objet.
  • Struggle de Ruth Mader (fiction Autriche 2004 – 74′ – Amour Fou productions)
    Une polonaise cueillait des fraises dans un champ en Autriche tout en rêvant d’une vie meilleure pour elle et sa fille… Un agent immobilier viennois aspirait à chasser le vide de son existence… Un conte pour ressources humaines ?
SEANCE 3 // samedi – 13h

  • Ce qu’on a fait à Florennes (Reportage Belgique 2003 – 15′ – Les Films en Compote)
    Comment faire décontaminer un champs de colza OGM par bourgmestre interposé : recette, conseils, secrets de fabrication.
  • Un Cirque à New York de Frédérique Pressmann (documentaire 2002 – 54′ – INA)
    Été 1999, la troupe du Circus Amok sillonne les quartiers populaires de New-York. Drôle, provocateur et engagé, le cirque offre des spectacles gratuits en plein air et n’épargne pas le maire de la ville, le célèbre Rudy Giuliani.
SEANCE 4 // dimanche – 11h

  • De Petites Espérances de Alain Prioul (fiction 2004 – 26′ – Envie de Tempête productions)
    Archibald est tendu. Il vient enfin de décrocher une journée d’essai pour un nouveau travail dans un organisme de réinsertion. Il a bien besoin d’un peu de stabilité dans sa vie professionnelle pour redonner de la couleur à sa vie de couple…
  • La 4e Guerre Mondiale de Jacqueline Soohen et Richard Rowley (documentaire USA 2004 – 54′ – Big Noise)
    La camera voyage d’Argentine en Afrique du Sud, en Corée… Chaque fois des hommes en lutte dénoncent l’Ennemi : le FMI, l’OMC ; un ennemi sans visage dont le film nous fait bien sentir l’omniprésence, quitte à simplifier les contours.
SEANCE 5 // dimanche – 15h

  • Le Repos du fakir de Gilles Paté et Stéphane Argillet (documentaire 2000 – 6′ – Canal Marches)
    Petite démonstration d’une tendance forte de l’aménagement urbain : l’exclusion.
  • Les Diggers de San Francisco de Céline Deransart, Alice Gaillard, J.P. Ziren (documentaire 1998 – 90′ – La Seine)
    De 1965 à 1968, les Diggers ont été au coeur du mouvement “hippy”. Mais eux n’entendaient pas seulement échapper au “système” : les Diggers ont cultivé avec bonheur l’art du happening subversif contre la domination de l’argent et de la propriété privée.

Grand format

On oublierait presque en regardant TF1, mais heureusement son PDG nous l’a rappelé récemment : les spectateurs ont un cerveau ! Il fallait fêter ça, et s’en assurer… Bobines Sociales propose deux longues soirées, deux films fleuves – sans interruption publicitaire – pour apprécier pleinement la merveilleuse disponibilité de nos encéphales :

SEANCE 1 // samedi – 19h

  • Route 181, fragments d’un voyage en Palestine-Israël de Eyal Sivan et Michel Khleifi (documentaire 2003 – 272′ – Momento !)
    Un road-movie documentaire tourné le long de la frontière virtuelle votée par la Résolution 181 des Nations Unies pour séparer Juifs et Arabes de Palestine.
SEANCE 2 // dimanche – 19h

  • Grèves à France 3 de Thierry Nouel (documentaire 2004 – 190′ – Agat Films et Films Perso)
    1ère partie : La mire amère, 1997 – 2e partie : On a raison de s’inquiéter, 2002
    Pour de meilleures conditions de travail, pour défendre le service public, des salariés de France 3 se mettent en grève en 1997, puis en 2002. Au milieu des passions exacerbées par le bras-de-fer contre la direction et les divergences entre grévistes, la caméra suit ces grèves pas à pas. On est comme dans un western, le « nouveau » disait le chanteur…
  • Rencontre débat avec Thierry Nouel

Longue vue sur le cinéma militant

Vu d’aujourd’hui, deux expériences, deux gageures, du ciné-militantisme d’hier :

Dynadia & Uni/Ci/Té : filmer pour un parti Le collectif Dynadia voit le jour en Mai 1968, pendant les Etats Généraux du Cinéma. Ses jeunes ciné-militants n’ont pas tous leur carte, mais, de leur propre chef, ils ont décidé de filmer pour le PCF… Ils l’incitent même à se doter d’une véritable structure audiovisuelle : la société Uni/Ci/Té, créée en 1972, sera extrêmement active jusqu’à la fin des années 70.

Regards sur les Événements : filmer Mai 68 Au long des journées de mai et juin 1968, à Paris comme en province, des hommes d’images ont arpenté les rues, investi les universités, pénétré les usines à l’écoute de paroles nouvelles ou subversives. Leurs récits des événements, pour beaucoup inédits, restent aujourd’hui à redécouvrir.

SEANCE // samedi 15h // DYNADIA, UNI/CI/TÉ : filmer pour un parti

  • Dassault notre force Collectif (documentaire 1968 – 12’ couleur)
  • Le conflit social de Mai-Juin 1968 aux usines aéronautiques de Saint Cloud (92′)
  • Bagnolet carrefour de l’Est Parisien de Miroslav Sebestik (documentaire 1973 – 13’ couleur)
    Les problèmes urbanistiques, politiques et humains posés par le développement rapide de Bagnolet.
  • Actualités Vietnam (Extraits) de Gérard Guillaume et du FNLV (actualités 1972 – 71’ noir et blanc)
    Trois documents tournés en République Démocratique du Vietnam en mai-juin 1972 : les bombardements d’Haïphong, Alerte à Hanoï, Vinh Linh Forteresse d’acier.
  • La Démocratie Syndicale (au coeur du débat) de Miroslav Sebestik et Jacques Fraenkel (documentaire 1971 – 41’ noir et blanc)
    Nourri par la parole et la réflexion de militants et de travailleurs rencontrés sur une année, ce film, qui avait été commandé par la CGT, porte une analyse fine et contrastée sur le paysage syndical de l’après 1968.
  • Rencontre/débat avec Jacques Bidou, Jacques Comets, Jean-André Fieschi, Miroslav Sebestik (sous reserve)
SEANCE 2 // dimanche – 15h // Regards sur les Événements : filmer Mai 68

  • Sigrid Collectif, Atelier de Recherche Cinématographique (1968 – 10’ noir et blanc)
  • La Société est une fleur carnivore Collectif – Guy Chalon, Bernard Gesbert, Gérard Gozlan… (1968 – 26’ noir et blanc)
  • Le Cheminot à la Sorbonne de Fernand Moskowicz (1968 – 25’ noir et blanc)
  • A travers Saint-Just paralysé de Roland Gardin (1968 – 8’couleur)
  • Wonder, Mai 68 Collectif – IDHEC en grève, J. Willemont et P. Bonneau ( 1968 – 10’ noir et blanc)
  • Sochaux, 11 juin 1968 Groupe Medvedkine de Besançon (1968-1970 – 20’ noir et blanc/couleur)
  • Croquis de Mai de Alain Jomy (1968 – 10’ noir et blanc)
  • Films-tracts R. N°104, 106, 108 de Thierry Nouel, Jean-Louis Ozanne, Jean-Louis Périer…(1968 – muet Noir et blanc)
  • Rencontre débat avec les réalisateurs

D’autres lucarnes

Face à la télé spectacle et commerciale, où chacun, seul devant son écran, est le spectateur impuissant des images qu’il regarde, les télévisions associatives offrent une alternative où, tous ensemble derrière la caméra ou devant l’écran, nous devenons des spect’acteurs. Même privées des ondes hertziennes, elles savent se faire voir et entendre.

SEANCE // vendredi – 18h

  • Sans Canal Fixe (Tours) :Carmen sur Loire (2′) ; 
Mumia (7′) ; 
L’autobus (4′) ; 
Seillière « les mots » (1′)
  • Zalea TV (Paris 19e) :Désentubage (16′)
 ; L’Apologie du branleur (6′)
  • Metazone (Paris 4e) :Rencontre avec Thomas Hirschhorn au Musée Précaire – Aubervilliers (20′)
  • TV Bocal (Paris 20e) :Manif sur le logement (3′) ; 
Le Salon de l’Agriculture (3′)
 ; Manif des avocats (4′) ; 
Préventeur de canicule (3′) ; 
Le Peintre Nato (4′) ; 
Les Intermittents en AG (3′)
 ; Est ce que vous croyez à la Télé ? (3′)